Les urgences de l’hôpital Montpied reconduisent le préavis de grève 

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Publié le 9 août 2018

Il y a 7 jours, les infirmiers et aides-soignants des urgences du CHU de Gabriel Montpied décidaient de reporter un préavis de grève d’une semaine. Cette après-midi, une nouvelle réunion regroupant l’intersyndicale et le personnel concerné s’est tenue. Le préavis a été reconduit et la demande d’une réunion extraordinaire du CHSCT a été demandée.

« C’est très grave ce qui se passe aux urgences » partage Marie-Claudine Ferrara, secrétaire générale CGT au CHU de Clermont-Ferrand, à peine sortie de la réunion qui réunissait cette après-midi l’intersyndicale CGT, Sud, FO et Unsa, et des salariés des urgences du CHU Gabriel Montpied : « Ça devient urgent et dangereux, on a du personnel qui a éclaté en sanglot… Le personnel est en très très mauvais état moral et physique. On a eu des craquages et des propos qui sont très inquiétants pour leur santé à eux et pour les patients. Quand vous venez au travail dans cet état là…l’efficience n’est pas la même. »

Tout le long de la réunion, le personnel a témoigné de son mal être au travail comme l’explique la déléguée syndicale Sud de l’hôpital : « Elles sont en conflit éthique parce qu’elles ont l’impression qu’elles ne font pas leur boulot comme il faut. Mais on leur ne donne pas les moyens de faire leur boulot correctement. » 

Depuis une semaine, il semble que la situation et les négociations n’aient pas avancé. Selon les représentants syndicaux interrogés, la direction n’a rien proposé de nouveau qui soit pertinent : « Pour eux ils sont dans les règles, donc ils ne comptent pas proposer plus. » A la sortie de la réunion, il a donc été décidé de reporter le préavis de grève d’une semaine supplémentaire et de demander la tenue d’un CHSCT – Le comité d’hygiène et de sécurité – extraordinaire en urgence. 

Concrètement, l’entrée en grève n’est pas envisageable pour le personnel : « Elles sont assignées sur planning, donc il n’y a pas de droit de grève. Elles peuvent être grévistes assignées, mais elles sont obligées d’être là. Elles sont tellement peu nombreuses pour le moment que toutes celles qui sont là, sont assignées.  Et puis il y a aussi une grande part de contractuels… » détaille Marie-Claudine Ferrara. Ces nombreux contractuels paraissent quant à eux frileux de s’impliquer de peur des représailles : « Les contractuels, ils n’osent pas, ils ont peur et ils ont besoin de travailler. »

Entre le devoir de réserve du personnel et l’assignation, les moyens d’actions semblent donc toujours très limités.  Marie-Claudine Ferrara rappelle qu’en 2011, il avait fallu attendre qu’il y ait 11 suicides ou tentatives pour qu’une enquête soit menée. Une enquête dont les préconisations n’ont selon elle, pas été suivies.

NB du 14/08/18

Suite à la parution de notre article, la direction de l’hôpital nous a contactés. Voici les éléments de réponses qu’ils apportent. Nous les avons joints par téléphone pour obtenir plus de précisions, mais ils nous ont informés que les personnes habilitées à nous répondre seront absentes jusque début septembre.

 

Gwendoline Rovai

 

 

 

 

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