Un 1er jour d’école sans savoir où dormir pour trop de mineurs étrangers

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Publié le 4 septembre 2018,

En ce jour de rentrée scolaire, Resf 63 avait appelé à se rassembler devant la préfecture du Puy-de-Dôme pour manifester contre la situation des dizaines de mineurs étrangers qui ont fait leur 1er jour d’école sans savoir là où ils dormiraient le soir même.

Une cinquantaine de personnes s’étaient réunies devant la préfecture ce lundi de rentrée scolaire vers 18 heures. Les militants dénoncent le non-respect du droit effectif à l’éducation qui nécessite une stabilité dans la vie de l’enfant. Aller à l’école, mais aussi être sûr de pouvoir retrouver ses parents à la sortie de l’école et d’avoir un chez soi où rentrer le soir.

Quelques parents sont venus en famille mais les rires de leurs enfants qui jouent sur les marches devant la préfecture dénotent avec le discours tenu par les associatifs : selon Resf 63, ce soir plus de 95 mineurs isolés ne sont pas pris en charge par l’ASE –Aide Sociale à l’Enfance- et sont donc sans logement stable. 

Parmi eux, une bonne partie sont hébergé au squat 5 étoiles mais leur futur reste très précaire. Le squat devait être évacué aujourd’hui. Suite à l’énergie déployée par le collectif citoyens, l’expulsion a été reportée à fin du mois de septembre comme l’explique une membre du collectif : « On a lancé un appel pour demander la création d’un lieu pérenne pour les jeunes. Les propriétaires ont accepté d’attendre la fin du mois pour procéder à l’expulsion. On est en pleine négociation. »

Pour rejoindre l’appel citoyen c’est ici :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfqaQWQgjHlLvWQem7Rcfof0HsKsWWH4H-r5KLDTTItwMENEA/viewform

Cette même bénévole ajoute : « Ces jeunes deviennent un public invisible. Plus personne ne s’en occupe alors qu’ils ont entamé une procédure de droit tout à fait légale ! Normalement ils devraient être mis à l’abri dans un milieu qui favorise leur insertion. (…) Ce sont nos valeurs républicaines qui sont mises en causes.»

Selon le communiqué Facebook de Resf 63 : « Pendant l’été, le secours populaire a secouru beaucoup de familles en les envoyant sous tente dans des campings à Cournon et Sauxillanges. Mais les enfants ont maintenant rejoint leurs écoles et ne peuvent plus dormir dehors. Tous les enfants ont droit à l’éducation. Ils ne doivent pas s’écrouler de fatigue sur leur table de classe. » Sans savoir où aller, quelques familles ont déjà installé leurs tentes place du 1er mai. 

Les associatifs rappellent que la problématique de l’hébergement à Clermont, comme partout ailleurs en France, est le résultat de politiques globales qui s’obstinent à refuser de régulariser les migrants et alimentent ainsi des situations d’extrême précarité : « Sans papier, on ne peut pas trouver de boulot, on ne peut pas se loger, … Le problème de fond c’est : pourquoi est-ce qu’on s’obstine à ne pas vouloir donner de papier ? On n’a rien à perdre, au contraire ! »

« Il y a une série de choses qui pourraient être faites mais qui demandent du courage politique. Nous, nous avons décidé de prendre nos responsabilités et nous continuons à dire que la loi Asile et Migration est une mauvaise loi que nous dénonçons et nous demandons sont abrogation. Ces personnes sont en danger, elles ne sont pas dangereuses. »  Dans la petite foule, beaucoup de militants habitués des rassemblements. Mais Resf 63 appelle la population à se mobiliser et rappelle que ces réunions sont accessibles à quiconque veut s’investir. Elles ont lieu tous les lundis à 18 heures au centre Jean Richepin.

Gwendoline Rovai

 

 

 

 

 

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